Le «wellness» à toutes les sauces

Article publié dans Spa de Beauté en Septembre 2019

Le spa, n’est pas encore prêt à incarner véritablement ce «bien-être» tant les incohérences opérationnelles et managériales sont nombreuses. Nous sommes bien loin de l’image d’Épinal que nous voulons promouvoir…

J’ai la chance de travailler avec de nombreux professionnels de talent dans le secteur du spa, de la beauté et du bien-être.

Valérie Delforge

Je parle souvent de Valérie Delforge, une de mes partenaires formatrices qui intervient pour Expertise Spa Bien-Être. Valérie est née dans le nord de la France mais a passé la plus grande partie de sa vie en Angleterre. Elle vit à Londres et a occupé de nombreux postes de directrice de centres et directrice des opérations pour de grands spas à l’international. Depuis plus de 7 ans, elle est coach et consultante dans le secteur. Sa grande spécialité : le leadership.

Nous avons eu dernièrement un débat sur l’évolution du spa et cette tendance du «wellness». 

Nous sommes arrivées toutes les deux à la conclusion que le secteur, et notamment le spa, n’est pas encore prêt à incarner véritablement ce «bien-être». Il y a tellement d’incohérences opérationnelles et managériales que nous sommes bien loin de l’image d’Épinal que nous voulons promouvoir. J’aimerais ici vous faire profiter de son point de vue.

 

LE MOT «SPA»

Étant dans l’industrie du spa et de la beauté depuis plus de 30 ans, j’ai souvent eu affaire aux expressions en vogue dans la profession. Certaines, plus influentes et marquantes que d’autres.

Le mot “Spa” par exemple : lorsque les spas sont devenus populaires, nous avons soudainement utilisé ce mot à toutes les sauces.

Aujourd’hui, toute la profession parle de wellness et s’évertue à l’adapter sur ses offres et services.

Et après tout, pourquoi pas ?

Avec les crises qui se sont enchaînées, la concurrence grandissante, les difficultés du recrutement, l’inflation, suivre les tendances est véritablement un facteur de succès.

 

LE MOT «WELLNESS»

Aujourd’hui, nous utilisons désormais le mot «wellness» à tort et à travers, comme nous l’avons fait pour le spa. Mais cette fois, cela me donne des sueurs froides et ce pour plusieurs raisons :

 

Le wellness réduit à un concept marketing

Je rencontre de plus en plus de spa managers au bord de la crise de nerf, de la dépression et du burn-out. Ils tentent de survivre et utilisent le mot «wellness» uniquement comme un concept marketing succeptible de leur ramener plus de clients. Étrangement, c’est dans les spas où le wellness est promu, que les managers sont ceux qui souffrent le plus. Le manque de moyens, de soutien de leur direction, les difficultés relationnelles au sein des différents départements et l’accumulation des heures de travail leur créent un niveau de stress bien éloigné du bien-être dont ils disent être les représentants.

 

Le wellness, ce n’est pas pour les salariés

J’ai vu de nombreux centres wellness qui ont abandonné leur projet de Qualité de Vie au Travail au moindre obstacle. «Nous avons essayé de proposer un cours de yoga à nos salariés mais cela ne les interesse pas, alors nous avons arrêté.» En réalité, ces centres ont proposé 30 min de cours l’année dernière et n’ont pas renouvelé d’autres expériences. À côté de ça, sur leur compte Instagram, vous pourrez voir leurs photos qui montrent à quel point ils sont formidables avec leurs équipes. Mon sang bouillonne…

 

Le message confus du wellness

J’ai vu des spas et des centres de beauté proposer des programmes wellness à leurs clients sans se poser la question de savoir si cela était pertinent pour eux, voulant surfer sur cette vague. Finalement, leur message est souvent trop confus vis-à-vis de leur cible de clients. C’est comme le fait d’acheter une machine ou un équipement qui, a priori, va vous apporter un très bon retour sur investissement, pour finalement vous rendre compte que vos clients n’en veulent pas car cela ne colle pas à votre concept. L’appareil finit dans un placard, prenant ainsi la poussière en attendant une solution miracle. J’ai une cliente qui a ouvert un centre il y a plus de deux ans et qui me dit : «J’ai investi des dizaines de milliers d’euros dans une baignoire japonaise qui finalement n’est jamais utilisée ou demandée par mes clients».

 

Où en êtes-vous du wellness pour vos équipes ?

Nous sommes un secteur d’activité où les salaires des équipes et surtout ceux des praticiens sont tirés vers le bas et trop peu rémunérateurs en fonction de leurs qualifications, de leurs spécialités, ou des études que certains profils ont engagées. Comment pouvons-nous être aussi hypocrites en demandant à une salariée payée le SMIC de se donner à 200 % en enchaînant les heures de soins à la chaîne et lui demander d’incarner encore plus le wellness qu’elle est sensée vendre ?

J’ai réalisé de nombreux entretiens de recrutement au cours de ma carrière et dernièrement, une jeune femme m’a expliqué avoir dépensé plus de 10 000 € pour passer le CIDESCO et n’avoir que des propositions de salaires au SMIC horaire pour faire du massage à la chaîne dans des spas d’hôtels. Finalement, elle a décidé de se reconvertir et d’entamer une autre carrière.

Où est le wellness là-dedans ?Quel plan de développement individuel est prévu par les entreprises wellness pour leurs équipes ? 

On parle sans arrêt des difficultés de recrutement sur notresecteur, incriminant les nouvelles générations mais, sincèrement, après des années à pratiquer des soins comme salariés, les praticiens sont à bout et changent de métier ou se mettent à leur compte. Vous pouvez aujourd’hui obtenir un nouveau diplôme en une semaine, passer une VAE et vous permettre de créer votre propre entreprise très rapidement. Pourquoi ne pas avoir vos propres clients et travailler à votre rythme pour votre propre bien-être ?

Le problème que j’ai avec la tendance du wellness, c’est que ce mot est constamment mal utilisé, comme nous le montrent ces exemples.

 

Qu’est que le wellness ?

Pour moi, le wellness est un style de vie à part entière où il est nécessaire de «travailler» son bien-être personnel pour «vendre» du bien-être dans sa vie professionnelle.

Les spas et les centres de bien-être doivent avoir pour mission première de permettre à leurs équipes d’être bien, d’être alignées avec leur mission auprès des clients, de leur permettre de grandir et se développer au sein même de leur lieu de travail. Et la manière la plus efficace pour y parvenir est de créer des budgets bien-être qui génèrent des revenus, tout en prenant soin des gens qui y contribuent, vous y compris !

Malheureusement, encore trop de spas et de centres de bien-être considèrent leurs équipes comme une dépense à absorber au plus vite au lieu de les considérer comme un investissement puissant et rentable.

Investir dans votre équipe et son bien-être vous permettra de générer plus de revenus, plus de performances individuelles. Et pour cela, le leadership est un outil formidable !

 

CONCLUSION

Devenez le leader de votre business et incarnez votre concept. La seule façon de promouvoir le wellness éthiquement parlant, c’est de lui accorder les moyens qu’il mérite.

  • De quelle manière le point de vue de Valérie rejoint votre réalité ?
  • Quelles conséquences cela a-t-il sur vos performances, celles de votre équipe ?
  • Comment pouvez-vous rendre la notion de wellness compatible avec les besoins de rentabilité de votre business ?

Nous avons de nombreuses façons de travailler à incarner le wellness dans nos business, à commencer par se remettre en question sur son leadership.

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